La synagogue
Après la création de l’Empire allemand, Düsseldorf devint une grande ville industrielle à une vitesse extraordinaire. Le nombre d’habitants passa d’environ 70 000 en 1871 à 100 000 en 1883. Jusqu’en 1900, ce chiffre doubla presque pour atteindre plus de 214 000 habitants. Parallèlement à la croissance générale de la population de la ville, le nombre de Juifs passa de 500 à près de 2 000 entre 1850 et 1900. Et bien évidemment, la synagogue de 1875 devint trop petite dès la fin des années 1880. À partir de 1893, les offices religieux se tenaient également dans la salle d’un restaurant lorsque les visiteurs étaient plus nombreux à l’occasion des grands jours de fête. « Cette situation n’était pas digne de la communauté et nécessitait d’urgence une solution. »
En 1899, il fut enfin possible d’acheter un terrain dans la rue Kasernenstrasse, quatre cents mètres à peine au sud de l’ancienne synagogue, pour près de 300 000 Reichsmark (RM). Ce terrain ne correspondait pas exactement aux souhaits de la communauté en raison des difficultés causées par le plan et par l’orientation correcte de l’arche sur le mur est de la synagogue (dans la rue Kasernenstrasse) qui était également côté rue et ainsi tournée vers l’extérieur. La communauté a financé une partie des frais du terrain et des frais de construction sur la vente de son terrain dans la rue Bongardstrasse à Pempelfort sur lequel se trouvait son cimetière entre 1788 et 1877.
Construction de la synagogue
La synagogue de Düsseldorf de style roman fut érigée sur les plans de Joseph Kleesattel. Au XIXe siècle, le style néo-roman était le style largement employé pour ériger les synagogues. Dans la recherche difficile d’un style architectural propre, on a longtemps cru que le style mauresque ou byzantin exprimerait le mieux le courage de l’originalité et de la singularité. Mais d’autre part, il semblait, même involontairement, souligner l’étrangeté, l’origine orientale des Juifs. Cependant, de nombreuses communautés voulaient dissiper cette impression. Puis on en vint à la conclusion qu’il était illusoire de voir dans le style mauresque un style de construction proprement juif. Le style néo-roman paraissait le plus approprié pour restituer la volonté d’intégration, le désir d’adéquation à l’environnement chrétien, son histoire et son mode de construction : « Pourquoi une communauté juive allemande ne devrait-elle pas ériger son lieu de culte dans le style allemand ? »
La première pierre fut posée en septembre 1902. Après deux ans de travaux, l’inauguration eut lieu le 6 septembre 1904. La synagogue disposait de plus de 780 places pour les hommes, 550 places pour les femmes et, plus tard, cent places supplémentaires furent créées en agençant les bancs différemment. La construction coûta 450 000 RM et l’aménagement intérieur 125 000 RM.
En décembre 1904, le journal illustré de Berlin publia une belle illustration de la synagogue. Le texte qui l’accompagnait disait : « La nouvelle synagogue récemment inaugurée vient enrichir le patrimoine des nombreux monuments somptueux de la métropole artistique rhénane de Düsseldorf. Avec cet ouvrage élégant, le Professeur Joseph Kleesattel de Düsseldorf, maître dans l’architecture religieuse, a donné à l’imposante église Saint-Rochus de Düsseldorf une contrepartie mûrie dans le même style roman. Cet ouvrage avec ses deux tours de flanquement dans la rue Kasernenstrasse, l’imposante coupole de deux étages qui couvre la croisée, les halls d’entrée à l’avant, forme un ensemble prestigieux, joliment raffiné et d’une élégance tranquille avec la maison communale et le bâtiment scolaire, reliés par un passage voûté ouvert. Conformément aux exigences rituelles, la synagogue est orientée plein est avec le Saint des Saints. Les surfaces extérieures visibles et tous les éléments architecturaux sont construits en grès des Vosges clairs, le soubassement et les escaliers extérieurs sont en lave basaltique du Niedermendig. À l’intérieur, les couleurs sont simples et légères, laissant les matériaux naturels déployer leurs pleins effets. »
La « petite » synagogue qui se trouvait à l’étage inférieur côté rue et qui était directement accessible par la rue Kasernenstrasse, servait à l’office religieux en semaine. De nombreux anciens habitants de Düsseldorf l’appelaient la synagogue « polonaise », car elle servit de dortoir aux Juifs de l’Est sous le régime national-socialiste.
Utilisation de la synagogue
De nombreux anciens habitants de Düsseldorf étaient attachés à leur synagogue dans un mélange d’amour et de fierté, ne serait-ce que pour l’arrangement musical de l’office religieux avec une chorale et un organiste employés par la synagogue. Pendant des années, le fait que la chorale comptait des membres non juifs et que l’organiste Karl Mingers n’est pas juif ne dérangea personne. Ce n’est que vers la fin de l’année 1935 que les Nazis ordonnèrent leur départ.
À partir de 1924, la synagogue fut occasionnellement accessible à un public plus large. Chaque année, des cycles de conférences avec de célèbres orateurs de tout le pays y étaient organisés. Ils se proposaient de sensibiliser au Judaïsme et à l’histoire du peuple juif.
Au printemps 1935, l’école juive ouverte dans la maison du Rabbin accueillit très rapidement 400 enfants.
En toute discrétion, des concerts et d’autres événements culturels étaient également organisés dans la synagogue pour les seuls Juifs. Si la « culture juive » était presque exclusivement réduite au domaine religieux jusqu’en 1933, les Juifs se sont vus contraints par le nouveau pouvoir en place de construire leur propre univers culturel : culture des Juifs pour les Juifs en réponse, d’abord imposée, puis volontaire à la politique d’exclusion des Nazis.
Pendant ces années difficiles, la synagogue devint progressivement un bastion derrière lequel chacun cherchait à trouver une protection, un réconfort, une assistance et une distraction.
Les récitals du grand chanteur judéo-russe Alexander Kipnis en mars 1934, en mars 1935 et en février 1937 restèrent également gravés dans la mémoire de nombreux Juifs de Düsseldorf. Pour son premier concert, les 1 400 places de la synagogues furent vendues. Les 13 et 14 novembre 1938 devait se jouer le premier concert d’hiver dans la synagogue avec un orchestre de chambre et une chorale d’hommes et de femmes. Mais ce concert n’eut jamais lieu.
Antécédents - L'année 1928
Interview d’Ellen Marx par Angela Genger
Mahn- und Gedenkstätte Düsseldorf
« Nous dormions tous, mes parents avaient une chambre et moi je dormais avec la domestique. Soudain, on frappa à la porte, il y avait peut-être quinze ou vingt [personnes] en uniforme, ils nous ont tous poussés dans ma chambre et ont détruit l’appartement à un point que je ne peux vous décrire. Nous avions un salon, une salle à manger, mon père avait un bureau, un couloir. Ils ont jeté tous les meubles par la fenêtre. Les encadrements de fenêtre, tout était cassé, je n’ai jamais rien vu de tel dans ma vie. Nous avons juste entendu, puis au bout d’un certain temps, nous sommes sortis et, dans la cuisine, nous avions au mur une cage à oiseaux. Je pense que ceci restera toujours gravé dans ma mémoire, et mon père adorait les animaux et les oiseaux. Ils ont pris un couteau et ont tué tous les oiseaux, puis ils ont pris les œufs et les ont jetés contre le mur. Les oiseaux, le sang et le jaune d’œuf coulaient le long des murs. C’est une chose que je n’oublierai jamais. L’appartement était vide ; il ne restait rien dans l’appartement. Et le jour d’après, vers 9 ou 10 heures peut-être, ma mère était en état de choc et tout était devant la porte ; ils avaient tout brûlé. »
Le 26 mars 1938, Dr Max Eschelbacher (1880 – 1964), Rabbin de Düsseldorf, célébra ses 25 ans de service à Düsseldorf. Sur proposition de Leo Baeck, il prit sa succession à l’âge de 33 ans, avec son épouse Bertha et leurs deux fils. Le jour de la célébration, la famille qui comptait alors quatre enfants était disséminée un peu partout dans le monde depuis plusieurs années : le fils Leo était médecin aux États-Unis, Hermann travailla temporairement comme collaborateur scientifique pour l’Encyclopedia Britannica, puis essaya de s’implanter en Angleterre comme libraire antiquaire, le fils Joseph-Ludwig partit travailler dans un domaine agricole en Argentine, loin de toute influence urbaine européenne et Marianne, la benjamine, suivit une formation d’infirmière en Angleterre à partir de 1935. La famille fut réunie la dernière fois à l’occasion des noces d’argent des parents en 1935.
Première vague d’immigration
La plupart des familles juives d’Allemagne firent comme les Eschelbacher : ceux qui le pouvaient parce qu’ils étaient assez jeunes, avaient des relations et les moyens de partir, quittaient leur pays et essayaient de recommencer leur vie ailleurs. Près de la moitié des membres de la communauté de Düsseldorf (5 624 personnes en 1933) avait suivi cette voie, dans la plupart des cas au prix de grands sacrifices financiers. D’autres, comme le second Rabbin Dr Siegfried Klein, décidèrent de rester auprès de la communauté. Les impôts notamment, par exemple l’impôt sur la fuite du Reich, les règles concernant les devises, etc. limitaient considérablement la marge de manœuvre des personnes qui restaient en Allemagne. À partir du mois d’avril 1938, les Juifs durent déclarer les patrimoines supérieurs à 5 000 RM, menant à la spoliation qui trouva son premier point culminant absurde dans « le paiement expiatoire » imposé le 12 novembre 1938 pour un montant total de 1 127 milliard de RM. La communauté de Düsseldorf devait verser une amende d’un million de RM. Les assurances remboursèrent les sinistres directement au Reich allemand (au total 225 millions de RM), alors que les Juifs lésés ne touchèrent rien.
La loi du 1er avril 1938 retirant aux communautés juives le statut d’organismes publics pour leur donner le statut d’associations déclarées alarma le Rabbin Eschelbacher. Peu après, en juin de la même année, toute une série de représentants de la communauté furent placés en garde à vue, d’autres membres de la communauté furent placés « en détention préventive », en règle générale pour des infractions purement fantaisistes ou prescrites depuis longtemps, telles que des infractions liées au permis de conduire.
En septembre 1938, d’autres mesures prévoyant le retrait de l’autorisation d’exercer leur profession aux médecins juifs, et un peu plus tard aux peu d’avocats juifs encore inscrits au barreau, entrainèrent l’appauvrissement du peuple juif, tout comme la législation de plus en plus restrictive depuis janvier 1938 concernant les « entreprises commerciales juives ».
« La Polenaktion » (action polonaise) et « l’attentat »
C’est dans ce contexte que les observateurs attentifs purent assister à la première déportation de Düsseldorf : dans la nuit du 27 octobre 1938, des policiers vinrent chercher près de 461 personnes dans leur logement : des hommes, des femmes, des enfants, tous « juifs polonais », qui furent chargés dans des trains après un court séjour à la Préfecture de police, pour être transportés à Zbaszyn (Bentschen en allemand), à la frontière polonaise. Parmi ses personnes se trouvait un nombre non négligeable de femmes devenues citoyennes polonaises par mariage, ainsi que leurs enfants. Dans un premier temps, les autorités polonaises ne laissèrent pas passer les déportés, très peu purent revenir.
Par désespoir, Hermann Grünspan, membre d’une famille juive orientale expulsée d’Hanovre, tira sur Ernst vom Rath, membre de l’ambassade allemande à Paris. Lorsque ce dernier mourut des suites de ses blessures, les Nazis s’en servirent de prétexte pour déclencher un pogrom dans l’ensemble du Reich allemand.
Le pogrom de la Nuit de cristal
Le pogrom de la Nuit de cristal dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 sera, en Allemagne, l’attaque la plus massive de l’histoire à l’encontre des Juifs vivant en Allemagne. Cette attaque était bien préparée, les troupes de SA et de SS procédant suivant des listes préétablies. Dans le quartier d’Oberkassel sur la rive gauche du Rhin, rien ne se passa dans un premier temps, car le responsable participait à une fête de jubilé de la NSDAP et la liste était gardée sous clé dans son bureau. Les crimes commis sous les yeux de tous consistaient en des assassinats, des meurtres et des coups et blessures, des incendies, des vols, des pillages, des détériorations et l’arrestation de nombreuses personnes. Selon le registre des arrestations de la police de Düsseldorf, 155 hommes et adolescents et 20 femmes furent emprisonnés. Les jeunes de moins de 16 ans, les femmes et les personnes âgées furent libérés un à trois jours après. Les autres furent chargés dans un train le 16 novembre 1938 et conduits au camp de concentration de Dachau. Seules furent relâchées les personnes instamment requises pour liquider ou « arianiser » un commerce ou présentant des documents d’émigration. La plupart des prisonniers rejoignirent Düsseldorf après trois à six semaines. Dans la mémoire des familles, ces semaines parurent des mois tant la détention avait marqué les pères, époux ou fils, physiquement et psychiquement.
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, trois personnes trouvèrent la mort à Düsseldorf, quatre autres personnes moururent peu après des conséquences directes, cinq mirent fin à leurs jours par désespoir et d’autres subirent de graves dommages à leur santé dont ils ne se remirent jamais. Soixante-dix personnes furent hospitalisées dont Salo Loeb, gravement blessé des suites de plus de vingt coups de couteau. Pour éviter son arrestation et sa déportation, les médecins et les infirmières de l’hôpital catholique Marienhospital n’avaient pas même informé sa famille du lieu où il se trouvait, de sorte que tous le pensaient mort. Lorsqu’il quitta l’hôpital, Salo Loeb fut sans cesse arrêté par la Gestapo, relâché, puis de nouveau arrêté après quelques jours. Son martyre prit seulement fin lorsque, littéralement à la dernière minute, à savoir en 1940, il put partir pour les USA avec sa famille.
Interview de John Delmont par Angela Genger
Mahn- und Gedenkstätte Düsseldorf
« Nous étions chez des amis, mes parents étaient dans les environs du zoo de Düsseldorf. Le soir, lorsque nous sommes repartis, nous avons vu que la synagogue était en feu. Lorsque nous sommes arrivés à la maison, le téléphone sonna. Des gens victimes d’attaques au couteau et autre appelaient mon père. Il revint parce qu’il n’avait pas assez de bandages et il dit : vous devez sortir ! Ma mère et moi sommes alors sortis par le jardin. Les SA étaient déjà là, rassemblés comme pour une parade. Nous sommes alors allés chez un collègue de mon père qui était arien, Dr Bischof, place Königsplatz, aujourd’hui [...] la place Lutherplatz. Nous avons été accueillis malgré l’extrême danger que cela représentait pour eux. Nous avons attendu jusqu’à 4 heures du matin pour voir si mon père était encore en vie. Il allait d’un patient à l’autre, puis il se rendit à l’hôpital Marinen-Hospital. Nous sommes restés toute la nuit chez les collègues et lorsque nous sommes rentrés dans la matinée, il ne restait bien entendu que des décombres. Ils avaient tout détruit. »
Suivre
Le 11 novembre 1938, la police des constructions décida que les ruines de la synagogue devaient être démolies pour des raisons de sécurité. La municipalité devait se charger de la démolition « et il faudrait essayer, après achèvement des travaux, de se faire rembourser par l’État ». Il ressort alors clairement que l’administration était d’avis qu’il incombait à l’État de réparer les dommages dont il était responsable. Cependant, un jour plus tard, le « règlement sur la restauration du paysage urbain pour les entreprises commerciales juives » fut adopté. En vertu de ce règlement, les propriétaires et usufruitiers des « possessions juives » détruites devaient eux-mêmes prendre à leur charge les frais de réparation ou de démolition des établissements délabrés.
Ainsi, le 22 novembre, la Communauté juive apprit qu’elle devait commencer la démolition dans un délai de 24 heures en raison de la mise en danger des passants et parce qu’ils « défiguraient les alentours ». En cas de refus, la démolition devait être confiée à un tiers par voie de contrainte administrative, la communauté devant pour cela verser une avance d’un montant provisoire de 24 000 RM. Le Président de la communauté répondit le 23 novembre : la Gestapo ayant saisi le bâtiment, personne n’est en mesure de pénétrer sur le terrain ou de prendre des dispositions. La réponse fut la suivante : ceci est faux, il faut verser immédiatement la somme de 24 000 RM.
Entretemps, le 21 novembre, une entreprise de démolition de la ville avait soumis un devis de 20 500 RM, tous travaux compris. L’entrepreneur avait ajouté : l’entreprise ne devient pas propriétaire des matériaux récupérés qui restent la possession de la ville. Suite à une réunion du même jour au cours de laquelle l’entrepreneur apprit que les frais de démolition seraient à la charge de la Communauté juive et non de la ville ou de l’État, il rectifia vite le devis et inscrivit la somme de 37 000 RM.
Le 2 décembre 1938, les habitants de Düsseldorf purent lire dans le journal régional rhénan Rheinische Landeszeitung : « La synagogue de la Kasernenstrasse qui fut pendant des années une pierre d’achoppement pour tous les concitoyens allemands, disparaîtra très bientôt. Espérons que l’on ferme également l’école juive. La population de Düsseldorf ne veut plus être rappelée au souvenir de ce temps de l’impertinence des Juifs en Allemagne. »
L’entreprise de travaux publics reçut ses 37 000 RM pour les travaux de démolition. Elle retira même les fondations de l’ancienne caserne, emmena de la terre et égalisa le sol pour que l’herbe puisse y pousser. Le maire avait demandé la « création d’un paysage convenable dans le centre-ville ».
Avant le pogrom de novembre, la synagogue et le terrain étaient évalués à près de 800 000 RM. À lui seul, le terrain valait 360 000 RM. La ville estima que 150 000 RM suffisaient. W. Mockert, l’agent immobilier mandaté par la communauté qui avait alerté sur la situation financière délicate de la communauté ne put rien y faire. Après des négociations humiliantes, la communauté fut contrainte de vendre pour la somme de 191 870 RM. La ville déduisit encore de cette somme 75 000 RM : 37 000 pour la démolition, 26 000 pour l’aménagement du parking réalisé entre temps et 12 000 pour ceci et cela. Il restait à la communauté la somme dérisoire de 84 970 marks et 34 pfennigs qui lui fut versée fin juin 1939.
Le terrain appartenait à la ville depuis le 30 mars 1939. Au début de la guerre, un bunker souterrain s’élevant à trois mètres au-dessus du sol fut construit sur le terrain. Après la guerre, le bunker devint un hôtel qui fut appelé timidement dans le langage populaire le « château d’Abraham ».
Au milieu des années 50, une procédure de restitution fut entamée entre la direction générale des finances de Düsseldorf et la Communauté juive ou la Jewish Trust Corporation. La ville restait propriétaire du terrain qui servait de parking.
Au début des années 80, elle le vendit au groupe éditorial Handelsblatt. Il y érigea un immeuble.
En 1983, les nouveaux propriétaires firent ériger un monument sur le trottoir, au bord de la rue Kasernenstrasse animée et très fréquentée. Il fait référence à la refondation de la Communauté juive après la fin de la guerre. Ce monument passe inaperçu auprès de la plupart des passants et des automobilistes, même auprès de ceux qui, revenus dans leur ville d’origine, sont partis à la recherche des traces du passé.
Interview avec Ruth et Herbert Rubinstein et Mischa Kuball